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Cette page a été mise à jour le 15/12/2011 : mise en ligne de DECEMBRE et JANVIER 1915 et le 16/12/2011 FEVRIER 1916

12 oct. 2008

Mai 1915

1er mai
Journée calme. 11 h 30 : trois obus de 77 venants de Corbény tombés aux abords de la ferme du Temple. À la même heure, trois obus de 77 sont tombés près de la réserve du sous-secteur n°2 venus de Craonne. Pendant la nuit, rien à signaler.

2 mai
De 16 h 30 à 17 h 30 : 20 obus de 77 sont tombés au sud de la clairière de la route Craonnelle-Pontavert. Pas de pertes chez les territoriaux. Vers 18 h 45 : cinq coups de 88 venants de la pièce du bastion (ouest de Craonne) sont tombés à l'ouest de la compagnie de gauche du sous-secteur n°2. Pas de pertes. Nuit calme.

3 mai
De 7 h à 9 h : 16 obus de 77 venant de Corbény dans la plaine du Temple. Vers 21 h fusillade très vive et canonnade à droite du 129e. Nuit calme.

4 mai
À 11 h, cinq coups isolés de 77 sur les hauteurs occupées par le 2e étranger ; 13 obus sur la ferme du Temple paraissant venir de Craonne. Vers 17 h : 12 coups de 77 sur la gauche du sous-secteur n°2 venant de Chevreux. À 21 h 30 : cinq obus de 150 sont tombés aux abords de Chaudardes. Les obus coïncidaient à la rentrée de marche du bataillon cantonné dans cette localité. Pas de blessés. Vers la même heure, cinq obus de 150 venant de Craonne sont tombés sur la compagnie du centre (4e compagnie) du sous-secteur n°1. Pas de pertes.

5 mai
Journée calme. Trois bons tireurs ont exécuté un feu sur des ennemis isolés qui ramassaient du bois dans le Bonnet Persan. Ceux-ci se sont enfuis aussitôt. Nuit calme.

6 mai
De 9 h à 9 h 45 : six obus de 77 sur la clairière nord du Ployon. À 10 h 30 : 9 obus de 77 aux abords de la ferme du Temple. À 11 h 20 : six coups isolés de gros calibre sur la droite du sous-secteur n°2, origine Corbény. À 19 h relève du 2e bataillon par le 3e dans le sous-secteur n°2 et du 1er par le 2e dans le sous-secteur n°1 sans incident. À 21 h 45 : quatre salves de deux coups de 77 ont été tirées sur la corne est du bois de Beaumarais. Pas de blessés.

7 mai
Vers 16 h 15 une quinzaine d'obus sont tombés aux abords de Chaudardes. Rien à signaler dans le reste du secteur. Nuit calme.

8 mai
Aucun obus sur les tranchées de première ligne pendant la journée. À 15 h 5 obus de 105 à 100 m et au sud du poste de secours et à l'est de cuisine du bataillon de gauche. À 18 h 30 : 12 coups de 77 venant de Corbény tombés en arrière de la compagnie du centre du sous-secteur n°1 et six obus même calibre à la lisière sud du bois Beaumarais face au Temple.

9 mai
10 h 15, cinq obus de 150 tombés sur la gauche. Pas de pertes. Aucun dégât matériel. À 11 h 20, cinq obus de 150 tombés dans la même région, trois n'ont pas éclaté. Pas de pertes. De 19 h 15 à 20 h 30, 25 obus sont tombés sur le centre 1 : un homme blessé assez grièvement. Nuit calme. Les abords du Bois Persan sont maintenant bien surveillés par l'ennemi. Dès qu'on touche aux fils de fer on est reçu par des balles. Il paraît y avoir trois sentinelles ??? c'est-à-dire un effectif de 25 à 30 hommes environ.

10 mai
Calme sur le front du secteur du régiment. De 16 h à 16 h 20, les compagnies ont tiré quatre paquets de cartouches par homme. Les Allemands ont faiblement répondu. Toute la journée, violentes canonnades sur notre droite (E). Vers 11 h quelques 77 tombés aux abords de la ferme du Temple. À 16 h 15 deux obus de 77 sur la gauche du centre 2 paraissent venir de Chevreux. 17 h 30 : quatre obus de 88 venant de Californie sur le centre 1.
À 14 h le 1er bataillon cantonné à Chaudardes (2e, 3e et 4e compagnie) et à Concevreux (1ère compagnie) quitte ses cantonnements par alerte pour se rendre au bois Clausade à la disposition du général Tassin commandant la 9e brigade. Près du château de Pontavert le bataillon est ravitaillé en munitions. Il se dirige sur le bois Clausade par un cheminement défilé dans Pontavert, puis par un boyau de communication. Au bois Clausade, le commandant Craplet reçoit du général Tassin l'ordre de reprendre le bois de la Mine où les Allemands ont pénétré vers 11 h refoulant les compagnies du 39e et du 35e territorial qui l'occupaient. À 18 h le chef de bataillon donne le signal de l'attaque. Deux compagnies sont engagées en première ligne : à droite la 4e compagnie attaque de front ; à gauche : la 2e compagnie cherche à déborder par le nord la tranchée occupée par l'ennemi. Les deux compagnies sous un feu extrêmement violent (balles et grenades) ne progressent que lentement. Elles ne possèdent pas de grenades et, hors des boyaux, le bois très épais rend l'action des chefs de section très faible.
Aidées par des éléments de la 6e compagnie du 39e à gauche et de la 8e compagnie du 39e à droite, nos compagnies réussissent à progresser de 50 m environ. Elles organisent aussitôt des barrages et creusent des trous de tirailleurs pour assurer la possession du terrain conquis.
Les deux autres compagnies sont en soutien dans les boyaux en arrière, prête à appuyer les compagnies de première ligne en cas de besoin.
À 19 h 30, à l'approche de la nuit, le chef de bataillon ordonne une nouvelle attaque : l'attaque de front sera exécutée par la 4e compagnie appuyée à droite par 2 sections de la 3e compagnie opérant en plaine et cherchant à déborder le bois de la Mine. À gauche, les deux autres sections de la 3e compagnie et la première compagnie essayent de déborder par le nord la tranchée ennemie. Cette attaque que l'artillerie n'appuie que par un tir de barrage de trois minutes sur la lisière sud du bois de Boches, est arrêté par un feu violent de grenades et de torpilles particulièrement dans la plaine au sud du bois de la Mine. Le sous-lieutenant Tahot, arrivé jusqu'à la lisière sud du bois, est arrêté par du treillage et du fil de fer que nous avions posés. Il doit se cramponner au sol et creuser des trous de tirailleurs. Malgré tous ses efforts, le bataillon n'a pu progresser, il assure la possession du terrain conquis en creusant hâtivement des tranchées à 30 m de l'ennemi. Les pertes pour cette journée au 1er bataillon sont de :
deux officiers blessés (sous-lieutenant Debieux, 4e compagnie, et Birée, 2e compagnie).
Neuf sous-officiers (1 tué, 8 blessés).
Six caporaux (un tué, cinq blessés).
63 soldats (9 tué, 75 blessés).

11 mai
Calme complet sur le front du régiment. 7 h 35 : cinq obus de 77, venant de Craonne sont tombés vers l'Aisne. 10 h 30 : 9 obus de 77, sont tombés près de la cote 87, venant de Chevreux. Cartouches tirées : 1000.
Le 1er bataillon est toujours au bois Clausade. À 2 h 45, l'attaque est reprise dans les mêmes conditions avec le concours de 16 sapeurs du génie chargés de lancer des grenades sur les défenseurs de barrage que les Saxons ont établi dans les boyaux, et appuyée par deux compagnies du 74e partant du mont Doyen et placées sous les ordres du commandant Craplet, ainsi que par un tir de barrage d'artillerie sur la lisière sud du bois des Boches. Arrêtée par un feu violent de balles, de grenades, de torpilles et d'artillerie, l'attaque échoue. Les compagnies du 74e doivent se replier sur le mont Doyen. Les sections de la 3e compagnie sur l'ordre du chef de bataillon se reportent en arrière dans une carrière au sud du bois de la Mine.
La journée est consacrée à organiser le bois de la Mine, chaque section se maintenant sur les emplacements où le combat l'a amené. À 19 h 50, au signal donné par deux fusées : une blanche et une rouge, les Allemands ouvrent par surprise sur nos lignes un feu d'une violence inouïe : balles, grenades, torpilles, obus de gros calibre et s'efforcent de sortir de leurs tranchées. Le bataillon riposte à coups de fusils et de grenades. Notre artillerie (75 et 155) l'appuie par un tir violent et très précis qui tombe sur des tranchées allemandes à proximité de nos lignes. Quant au violent tir de barrage allemand, il tombe en arrière du bataillon. L'attaque allemande ne peut progresser d'un seul pas.

12 mai
Journée calme. Aucun obus dans le secteur du régiment. Cartouches consommées 900. Les Allemands ont faiblement répondu.
Le 1er bataillon resté à la disposition du général commandant la 9e brigade consacre sa journée à améliorer l'organisation défensive du bois de la Mine. La 4e compagnie réussit à progresser d'une cinquantaine de mètres grâce à l'initiative hardie d'une patrouille. Un barrage est aussitôt organisé ainsi qu'une tranchée. Pas de pertes. La relève terminée, le bataillon vient cantonner à Chaudardes (1re, 3e et 4e compagnies) et aux abris de la lisière sud du bois de Beaumarais (2e compagnie). Il y arrive le 13 mai à 3 h.

13 mai
Journée calme. À 10 h 45 : trois obus de 150 venant de Corbény sont tombés dans le marais (sous-secteur n°2). Nuit calme.

14 mai
Calme complet. Aucun obus dans le secteur ni à Chaudardes. Pendant la nuit, le 3e bataillon (sous secteur de gauche) et relevé par un bataillon du 405e d'infanterie. L'opération de relève est terminée à 2 h 45 sans incident. Le 3e bataillon va cantonner à Romain. Ce matin à sept heures, le colonel commandant le 405e d'infanterie, accompagné d'un chef de bataillon, est venu reconnaître le secteur du régiment.

15 mai
Calme. Aucun obus dans le secteur ni à Chaudardes-Concevreux. La relève de 2e bataillon (sous-secteur de droite) a été exécutée sans incident par un bataillon du 127e. L'opération est terminée à minuit. La compagnie de mitrailleuses est relevée complètement vers une heure. Le 2e bataillon et la compagnie de mitrailleuses vont cantonner à Ventelay. Le 1er bataillon, relevé par un bataillon du 405e, se rend directement à Fismes.

16 mai
À six heures, le lieutenant-colonel commandant le régiment quitte le secteur de Beaumarais. Il arrive à Fismes dans la matinée. Le 3e et le 1er bataillon sont arrivés au point du jour à Fismes. À 20 h, le 2e bataillon fait mouvement pour venir de Ventelay à Villette-Court (?) ou il arrive vers 23 h.

17 mai
Cantonnements du régiment :
A Fismes : état-major, compagnie de mitrailleuses, CHR, 3e bataillon, TR et TC
A Fismettes : 1er bataillon
A Villette-Cour : 2e bataillon (trois compagnies à Villette, une à Cour)

18 mai
Mêmes cantonnements qu'hier.

19 mai
Mêmes cantonnements qu'hier.

20 mai
Mêmes cantonnements qu'hier.

21 mai
Mêmes cantonnements qu'hier. Le régiment reçoit un détachement de renfort de 202 hommes commandés par le sous-lieutenant Engerand, venus du dépôt de Caen.

22 mai
Le régiment s'embarque dans les conditions suivantes :
3e bataillon, état-major de la brigade et du régiment à trois heures.
1er bataillon à 6 h 30.
2e bataillon à 10 h 30.
Le détachement de renfort arrivé la veille est embarqué à 17 h 15 avec les ambulances 5 et 7.
Avec les trois premiers éléments ont été embarqués des fractions de la CHR, la compagnie de mitrailleuses, le TC et le TR. Le transport par voie ferrée s'effectue toute la journée. L'itinéraire suivi et Fismes, Pantin, Amiens, Doullens. Le premier élément arrive au point de débarquement, à Auxi-le-Château vers 0 h 30, le 23.

23 mai
Les éléments suivants arrivent pendant la matinée. Tout le régiment est transporté en autobus à Sus-Saint-Léger où le régiment établit ses cantonnements.

24 mai
Le régiment occupe les mêmes cantonnements que la veille à Sus-Saint-Léger.

25 mai
À 8 heures, les trois bataillons embarquent successivement en autobus pour être transportés à la corne sud-ouest du bois d'Habarcq où le régiment bivouaque pendant toute la journée. Annoté au crayon : fait la grand halte.
Vers 17 h 30, le régiment se met en mouvement, le 3e bataillon en tête, le 1er et 2e bataillon dans l'ordre. Ils arrivent à Maroeuil vers 21 h où les deux premiers cantonnent. Le 2e bataillon poursuit sa marche jusqu'à la Targette où il relève le 1er bataillon de la 2e DI (barré. Annoté du 20 CA). Le PC du colonel, la CHR et la compagnie de mitrailleuses, le TC premier échelon sont cantonnés à Maroeuil, le TC 2e échelon et le TR à Tilloy les ???.

26 mai
Pendant toute la journée, le régiment conserve les mêmes cantonnements que la veille. À la nuit, le 2e bataillon quitte la Targette et va relever un bataillon du 37e au sud-est de Neuville-Saint-Vaast. Le 1er bataillon vient en réserve à la Targette remplacer le 2e bataillon. Le 3e relève à son tour un bataillon du 37e dans le village de Neuville Saint-Vaast et occupe la partie ouest. Les opérations de relève sont complètement terminées vers deux heures du matin. Vers la même heure, une attaque dirigée contre le secteur de la 9e compagnie est arrêtée.

27 mai
Le dispositif du régiment est le suivant
1er bataillon Cdt Craplet : en soutien à la Targette
2e bataillon Cdt Voisin : Neuville Sud-Est
3e bataillon Cdt Chassery : Neuville Ouest
CHR, Maroeil et 1er élément TC
TR et TC 2e échelon à Thillois
Les sections de mitrailleuses sont placées comme suit
1e (S-lieut Guérin), 2e (Adj Damesme), 3e (Adj Pagnoux) : secteur du 3e bataillon
4e (s-lieut Hotton), 5e (serg. Girard) : secteur 2e bataillon
Le matériel de la 5e section laissé par le régiment relevé est servi par du personnel prélevé sur la compagnie de mitrailleuses. Le PC du colonel et placé au carrefour des Rietz. Les deux bataillons qui occupent Neuville Saint-Vaast sont en contact immédiat avec l'ennemi. La lutte de maison à maison est constante. L'artillerie lourde allemande bombarde le secteur du régiment pendant toute la journée. Dans Neuville, au cours de la nuit, le sous-lieutenant Cabouat s'est emparé de la maison C2. Pertes sous-lieutenant Magis blessé. Hommes de troupe : 5 tués et 16 blessés.

28 mai
Toute la journée l'artillerie ennemie envoie des obus de tous calibres sur le secteur. La maison C2 occupée la nuit dernière a été organisée. Les Allemands ont envoyé des grenades au groupe C3, mais n'ont pas tenté de réoccuper C2. Dans les deux sous-secteurs amélioration des cinq organisations défensives. Pertes : hommes de troupe : un tué, huit blessés.

29 mai
L'artillerie ennemie bombarde tout le secteur avec des obus de gros calibre. Dans le village la lutte à coups de grenades et à coups de fusils est incessante. Le 3e bataillon a occupé les maisons en U. Pertes : trois blessés.

30 mai
Les bataillons occupent les mêmes emplacements qu'hier. Pendant la journée, la 12e compagnie (lieutenant Gesrel) progresse jusqu'à l'extrémité nord-est des maisons en U. La compagnie du centre, sous-secteur de gauche, a légèrement progressé dans les maisons à l'est de la maison C3. La batterie de 58 a torpillé les maisons C8, C7, C6, C5, puis ensuite C4 et C3. Les emplacements de ces batteries ont été bouleversés par l'A(rtillerie) L(ourde) ennemie. Trois pièces de 58 restent encore en excellent état. L'artillerie ennemie et très active et bombarde avec intensité le secteur du régiment. Pertes : sous-lieutenant Guérin, blessé. Hommes de troupe : 6 tués, 12 blessés.

31 mai
Tirs intermittents de l'artillerie ennemie moins violents que celui d'hier. Le PC du colonel a été bombardé à deux reprises dans la journée. Plusieurs obus de très gros calibre – 305 vraisemblablement – sont tombés sur le carrefour des Rietz creusant des entonnoirs énormes de 2,20 m de profondeur sur 6,25 m de diamètre. La situation générale n'est pas modifiée. Pertes : hommes : cinq tués, six blessés.

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